20 Nov 2015

G.D.S. : DES ACTIONS COLLECTIVES POUR PRÉVENIR LA B.V.D.

La prévention de la BVD demeure une priorité pour le GDS 64. Pour lutter contre la diffusion de cette maladie, la meilleure stratégie reste la mise en place d’actions collectives préventives.

Chaque éleveur par des actions individuelles, peut agir pour limiter la circulation du virus non seulement dans son cheptel, mais aussi dans le département. Ce n’est que tous ensemble que l’on luttera efficacement contre la BVD et peut-être un jour l’éradiquerons nous. Mais la lutte sera longue, et la vigilance doit être maintenue. C’est pourquoi nous rappelons dans cet article les actions déjà mises en place pour aider les éleveurs adhérents dans cette lutte contre la BVD.

Les actions préventives : à ce jour, 3 actions collectives ont été mises en place par le GDS 64 qui les finance pour ces adhérents :

  • Le contrôle à l’achat BVD. 
  • Le dépistage BVD des élevages laitiers.
  • Et la dernière en date, le dépistage sérologique BVD pour les élevages allaitants.

 

LE CONTRÔLE A L’ACHAT BVD

L’introduction d’un animal dans un troupeau, que ce soit pour un achat, un prêt ou une pension, représente un risque sanitaire majeur. C’est pourquoi le contrôle à l’introduction est obligatoire pour certaines maladies et fortement recommandé pour d’autres, comme la BVD. Le contrôle financé à 100 % par le GDS permet de savoir si l’animal est porteur et excréteur du virus, et de ce fait, s’il est susceptible ou non de le propager dans le cheptel acheteur.

L’analyse à réaliser est une P.C.R. sur prélèvement de sang. Cette technique permet de mettre en évidence le virus dans le sang de l’animal. Pour ce faire, il est impératif que le vétérinaire prélève un deuxième tube de sang sur tout animal (un tube violet) distinct de celui utiliser pour les autres analyses (IBR, Néosporose, paratuberculose…) n’oubliez pas de le lui demander !

QUELS BOVINS DÉPISTER LORS D’UN ACHAT ?

Il est essentiel de réaliser ce contrôle pour tous bovins introduits, qu’il s’agisse de bovins « de passage » ou des animaux voués à rester plus longtemps sur l’exploitation.

Lorsque le transport est maîtrisé, il est préférable de réaliser le contrôle à l’achat chez le vendeur et d’attendre les résultats des analyses favorables, avant d’introduire le bovin dans son élevage. Dans ce cas, le transport de l’animal doit être direct et sans contact avec d’autres bovins.

Si le bovin est introduit avant la réalisation des contrôles à l’achat, une mise en quarantaine doit être effectuée en attendant les résultats d’analyse. Pour cela, l’animal doit être contenu dans un box à part, et doit avoir le moins de contacts possibles avec les autres bovins du cheptel (l’idéal étant d’avoir ce box sur un autre bâtiment de l’exploitation).

Cas de femelle gestante achetée : Dans le cas de vaches gestantes, il est important de demander, en plus de la PCR BVD, une sérologie BVD à l’achat Cette analyse permet de mettre en évidence des Anticorps dirigés contre le virus dans le sang de l’animal. Ils sont les marqueurs d’une infection récente ou ancienne de l’animal.

Si la vache est séropositive, ne sachant pas quand exactement elle a été en contact avec le virus il est nécessaire de contrôler le veau, à la naissance, par PCR. En effet, comme nous l’avons vu dans l’article précédent, si le contact avec le virus a eu lieu au début de la gestation en cours, le veau à naitre pourra être un IPI.

PRISE EN CHARGE GDS

Afin d’inciter et d’aider financièrement les éleveurs adhérents à dépister les animaux introduits, le GDS 64 finance depuis plusieurs années pour ses adhérents, l’intégralité de l’analyse PCR BVD. Le coût est mutualisé, c’est-à-dire inclus dans la cotisation annuelle. Le GDS 64 règle directement au Laboratoire des Pyrénées et des Landes à Lagor les frais de l’analyse BVD PCR. L’éleveur ne fait donc aucune avance.

GÉRER UN RÉSULTAT POSITIF BVD A L’ACHAT

Dès lors qu’un résultat est positif pour un éleveur adhérent, le GDS 64 est prévenu par le Laboratoire des Pyrénées et des Landes. Il informe alors les éleveurs acheteurs et vendeurs du bovin concerné, ainsi que leurs vétérinaires respectifs, afin d’agir rapidement.

Plusieurs situations sont alors possible :

  • le bovin positif peut-être IT (Infecté Transitoire) : bovin sain au départ, qui s’est contaminé et est en période d’excrétion du virus. A ce stade il reste contaminant pour ses congénères mais va s’immuniser naturellement. généralement 3 semaines à un mois suffisent à l’arrêt de l’excrétion.
  • le bovin positif est IPI (Infecté Permanent Immunotolérant) : bovin infecté au stade de fœtus qui garde le virus à vie. Ce type d’animal est fortement excréteur du virus, en permanence, et donc fortement contaminant.

ACTION SUR LE BOVIN

Le premier réflexe de l’éleveur doit être de maintenir le bovin isolé du reste du troupeau. Deux solutions peuvent être envisagées :

  • Soit l’éleveur ne prend aucun risque et élimine rapidement le bovin (abattage, euthanasie). S’il a signé un accord avec le vendeur (type « Billet de garantie conventionnelle »), il peut aussi annuler la vente.
  • Soit l’éleveur souhaite recontrôler le bovin pour définir si celui-ci est IPI ou IT. Il doit réaliser une seconde analyse PCR un mois après la première. Les coûts de ces recherches supplémentaires (analyses et frais vétérinaires) sont alors pris en charge à 80% par le GDS sur présentation des justificatifs.
    • Si le résultat du second contrôle est positif, le virus est toujours présent au sein de l’organisme du bovin : il s’agit très probablement d’un animal IPI. Il faut l’éliminer au plus vite du cheptel, afin de limiter le risque de contamination au reste du cheptel.
    • Si le résultat du second contrôle est négatif l’animal n’excrète plus de virus et s’est immunisé vis-à-vis de la maladie. L’éleveur peut garder l’animal et le réintégrer au troupeau.

ACTION SUR LE CHEPTEL

Si une contamination du troupeau est suspectée, que ce soit pour le vendeur ou l’acheteur, le GDS propose aux éleveurs de recontrôler des bovins dit « sentinelles » (lot de 10 animaux de plus de 6 mois en contact avec le cheptel), afin de vérifier que le virus n’a pas circulé dans le troupeau. Idéalement, les « sentinelles » sont des bovins âgés de 6 à 24 mois, non achetés, non vaccinés BVD, en contact avec le troupeau reproducteur. L’analyse des « sentinelles » est réalisée en sérologie BVD (recherche d’anticorps). Cette analyse est prise en charge à 80% par le GDS sur présentation des justificatifs.

Si la grande majorité des animaux testés ressort séropositive, le GDS 64 propose la mise en place d’un plan d’assainissement BVD dans l’élevage.

L’ACTION BVD ACHAT EN QUELQUES CHIFFRES

Campagne 2014 /2015 : 77 bovins dépistés positifs.

Le devenir des bovins dépistés PCR+ à l’achat :

BVD_Devenir_Bov_PCRPlusAchat_2015

 

LE DÉPISTAGE BVD DES ÉLEVAGES LAITIERS

Cette action a été mise en place en 2008 pour tous les éleveurs laitiers adhérents au GDS 64 qui livrent leur lait. Le dépistage BVD est réalisé sur le lait de tank plusieurs fois par an.

LE DÉPISTAGE SUR LE LAIT DE TANK

3 fois par an, une recherche sérologique est réalisée sur le lait de tank. Comme pour le contrôle à l’achat, le coût de ces analyses est mutualisé et inclus dans la cotisation annuelle.

Un statut est accordé à chaque éleveur en fin de campagne.

 5 résultats différents peuvent être attribués :

BVD_DETAILS_RESULTATS_2015

Pendant la campagne si une augmentation sensible du taux d’anticorps est constatée entre deux prélèvements de lait, le GDS 64 prévient l’éleveur et le vétérinaire. Des recherches comBVD_RepartitionParResultats_2015complémentaires sont alors préconisées afin de s’assurer qu’il n’y a pas de début de circulation de la maladie. De plus, en fin de campagne, pour les cheptels suspects le GDS propose à l’éleveur, de tester des bovins « sentinelles » de son troupeau en sérologie BVD. Le coût de ces analyses est pris en charge à 80% par le GDS (frais laboratoire et vétérinaire), sur présentation des justificatifs.

Si les « sentinelles » sont majoritairement séropositives, le GDS propose la mise en place d’un plan d’assainissement BVD.

 

 

 

LE DÉPISTAGE BVD DES ÉLEVAGES ALLAITANTS

Cette troisième action a vu le jour à la dernière campagne 2014/2015. Les éleveurs allaitants adhérents au GDS ont eu pour la première fois une analyse BVD dans leur cheptel, permettant d’objectiver la circulation du virus de la BVD dans leur élevage.

Une présentation détaillée de cette action ainsi que du plan de lutte qui est proposé sera abordée lors d’un prochain article.

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