LA BESNOITIOSE : UNE MALADIE QUI S’ACHETE
La Besnoitiose est une maladie contagieuse qui est aujourd’hui peu présente dans les Pyrénées Atlantiques. Elle est cependant plus largement répandue dans certains départements français, et semble s’étendre depuis les années 2000 sur le territoire national, en grande partie suite à des introductions de bovins porteurs.
DES SYMPTOMES VARIABLES
La Besnoitiose peut se manifester sous plusieurs formes selon les individus contaminés et le stade d’évolution de la maladie. Certains bovins vont connaître des signes cliniques importants pouvant donner lieu à la mort de l’animal, d’autres seront porteurs sans signes cliniques visibles.
Les symptômes, lorsqu’ils sont présents, apparaissent dans un délai très variable allant de deux semaines minimum jusqu’à plus rarement quelques mois. Ils sont en général d’intensité croissante au cours du temps, avec trois phases successives :
1 – Phase fébrile (3 à 10 jours) :
Le bovin présente une forte fièvre (40 à 42 °C). Il est essoufflé, congestionné, le nez et les yeux coulent. La peau est chaude et devient douloureuse. A ce stade, il n’est pas exclu que la poussée de fièvre engendre un risque d’avortement sur les vaches gestantes.
2 – Phase d’oedèmes (1 à 3 semaines) :
La fièvre régresse et les œdèmes sous-cutanés se généralisent, plus visibles au niveau de la tête, du fanon, des membres, de la mamelle et des testicules.
3 – Phase de dépilation et de sclérodermie (plusieurs mois) :
La peau se plisse et s’épaissie (tête, encolure, face interne des cuisses), prenant un aspect de peau d’éléphant ; des crevasses souvent surinfectées se forment par endroits (membres et articulations) ; les poils tombent. La station debout et le déplacement deviennent de plus en plus difficiles. L’euthanasie est la seule issue.
Avant l’âge de 9 à10 mois, les animaux peuvent se contaminer mais ne sont pas malades.
En revanche, la maladie est présente sur les taureaux sous des formes plus sévères : dans deux tiers des cas, elle engendre une stérilité de l’animal.
UNE MALADIE VECTORIELLE QUI PROGRESSE…
Cette maladie parasitaire, transmise par les taons ou par les stomoxes (mouches piqueuses que l’on rencontre couramment sur les exploitations), se diffuse très rapidement lors de l’introduction d’un bovin contaminé. On a pu déterminer qu’à partir d’un animal porteur de la maladie, le taux d’infection augmente de 30 % par an. De plus, ce type d’animal peut rester porteur pendant dix ans. C’est pourquoi à partir d’un seul animal acheté, tout le troupeau peut être rapidement contaminé.
Dans les zones nouvellement infectées, lors de l’achat d’une vache contaminée, on peut avoir au bout d’un an jusqu’à 10 à 15 % d’animaux malades, avec un taux de mortalité élevé. Les raisons pour lesquelles un bovin va déclarer ou pas la maladie restent à ce jour méconnues.
DES CONSEQUENCES ECONOMIQUES NON NEGLIGEABLES…
Les conséquences peuvent s’avérer très lourdes sur le plan économique puisque la maladie peut occasionner :
- Jusqu’à 10% de mortalités, tous âges confondus,
- Une réforme précoce des bovins atteints avec une moins-value commerciale (de l’ordre de 20 à 50%), des frais d’euthanasie voir parfois des saisies à l’abattoir,
- Des difficultés pour le renouvellement (jeunes plus sensibles, infertilité des mâles), perte de cheptel souche, dégradation du niveau génétique car réforme précoce et forcée de nombreuses génisses.
TRAITEMENT DE LA BESNOITIOSE
Seul un traitement dans les tous premiers jours (phase fébrile) par de fortes doses de sulfamides peut agir.
Le bovin traité peut reprendre du poids, vêler normalement ou être engraissé pour être commercialisé car la viande est consommable.
Attention : traités et guéris en apparence, les animaux restent porteurs à vie du parasite. Ils constituent un réservoir de contagion pour le troupeau et doivent être éliminés.
EN CAS DE DOUTE
N’attendez pas, isolez les animaux suspects, prévenez votre vétérinaire et le GDS 64 immédiatement. En effet, des prélèvements seront réalisés et, si le cas est avéré un dépistage du cheptel suivi d’un plan de réformes des bovins positifs peut être mis en place. Dans ce cas, c’est une course de vitesse avec le parasite qui s’engage. Plus le cheptel sera dépisté précocement, moins lourdes seront les conséquences.
SE PROTEGER DE LA MALADIE
POURQUOI ?
Pas de vaccin disponible,
Traitement long, contraignant, ayant un coût élevé pour des résultats pas toujours probants,
Les conséquences de la Besnoitiose sont variables d’un élevage à l’autre. Elles peuvent être très lourdes sur le plan économique :
- jusqu’à 10 % de mortalité
- réforme précoce des animaux atteints et moins-value commerciale (20 à 50 %), frais d’euthanasie, parfois saisie en abattoir
- difficulté de renouveler (jeunes plus sensibles, infertilité des mâles), perte de cheptel souche, dégradation du niveau génétique car réforme précoce et forcée de nombreuses génisses.
COMMENT
- Limiter les mouvements et les introductions dans la mesure du possible,
- En cas d’achat de bovins en provenance des zones où la besnoitiose sévit, faire un premier contrôle à l’introduction vis-à-vis de la besnoitiose (sérologie) puis un deuxième contrôle 4 semaines après.
- Lutter contre les insectes vecteurs durant la période à risque.
Pour de plus amples information, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire ainsi que le GDS 64 (05 59 80 70 04).
Ludovic LASSERRE Animateur de la filière bovine du GDS 64