MALADIES VECTORIELLES (MHE, FCO) : SITUATION AU 08/08/2024
MHE REPRISE DE LA CIRCULATION VIRALE DANS LE DÉPARTEMENT
Point Sanitaire au 08/08/2024
Cette maladie virale qui a fait irruption dans vos élevages l’été dernier revient sur notre territoire du sud-ouest depuis quelques semaines, et de façon exponentielle depuis le début du mois d’août. L’immunité des animaux semble toutefois être efficace, car la circulation de la maladie et son impact n’ont rien à voir avec l’épidémie de l’automne dernier.
Au niveau du département des Pyrénées Atlantiques, ce sont 19 foyers qui ont été déclarés entre le 01/06/2024 et le 02/08/2024. Dont 14 la semaine dernière.
Les zones essentiellement touchées sont les communes du sud-ouest du département. Quelques nouveaux cas ont aussi été signalés au sud des Landes.
La zone réglementée n’évolue pas pour cette maladie.
Les modalités de conditions de sortie de la zone régulée sont définies dans l’arrêté ministériel du 25 octobre 2023 fixant des mesures de surveillance, de prévention et de lutte vis-à-vis de la maladie hémorragique épizootique (hors retour en exploitation). Elles n’ont pas évolué.
Le GDS 64 incite fortement les éleveurs à déclarer leur suspicion de MHE en faisant appel à leur vétérinaire au moindre signe clinique. A ce jour, des aides financières du FMSE sont possibles pour les coûts vétérinaires et les pertes engendrés par cette maladie, si elle a fait l’objet d’une déclaration officielle. Et ce, pour les cas déclarés entre le 01/01/2024 et le 30/08/2024. Si ces aides persistent, elles seront de toutes façons conditionnées à une déclaration officielle de la maladie.
Les frais vétérinaires et d’analyses liés à cette déclaration sont encore pris en charge par l’État pour la MHE. Il est important de réaliser ces analyses.
Nous vous rappelons aussi que plus la maladie est prise en charge tôt, avec des traitements adéquats, plus les chances de guérison rapide et sans séquelle des animaux sont grandes.
Nous vous recommandons donc de bien surveiller vos animaux et d’appeler votre vétérinaire au moindre doute (le premier signe clinique peut être de l’hyperthermie).
FCO SÉROTYPE 8 ET FCO SÉROTYPE 3 : LA VIGILANCE DOIT ÊTRE ACCRUE
UN CAS DE FCO3 DÉTECTÉ DANS LE NORD DE LA FRANCE
La FCO sérotype 8 : encore aucun cas détecté dans notre département (au cours du printemps et de l’été 2024).
Depuis la mise en évidence en novembre 2023 d’un cas clinique sur un cheptel ovin au centre du département, nous n’avons heureusement aucun cas officiel de FCO sérotype 8 dans les Pyrénées Atlantiques et ce, depuis le 01/01/2024.
La maladie progresse pourtant partout en France et en Espagne avec 184 foyers en Catalogne et 117 foyers dans l’Aude (le nombre de cas par semaine est dangereusement exponentiel). Le département de l’Ariège commence aussi à être fortement impacté. Le constat clinique est toujours le même par rapport à celui décrit par les élevages impactés en Septembre 2023 en midi Pyrénées : beaucoup d’animaux malades et beaucoup de mortalités.
Pour rappel, la FCO est une maladie virale, transmise par les Culicoïdes (moucherons piqueurs). Les signes cliniques sont généraux, et concernent à la fois les bovins, les ovins et les caprins : abattement, fièvre, anorexie, avortements, difficultés de locomotion, croûtes sur le mufle/les naseaux avec écoulements, ulcères dans la bouche et parfois une langue bleue, pendante. De nombreux animaux peuvent être atteints avec de la mortalité, y compris sur des animaux adultes, et notamment sur les troupeaux ovins. L’impact économique d’un passage viral peut alors être très important. Concernant les bovins, les symptômes de la FCO sont indifférenciables à l’examen de ceux de la MHE.
En cas de suspicion clinique, Il faut contacter votre vétérinaire afin de faire un prélèvement dans le cadre d’une suspicion MHE/FCO. Dans ce cadre, la visite du vétérinaire ainsi que l’analyse MHE sont prises en charge par l’État. L’analyse FCO sera réalisée uniquement si l’analyse MHE est négative. A ce jour, l’analyse FCO reste à votre charge, mais des négociations sont en cours pour qu’elle soit toute ou partie indemnisée.
Votre GDS 64 vous recommande fortement de vacciner votre cheptel si cela n’a pas encore été fait. Un nombre non négligeable d’éleveurs ont déjà réalisé cette vaccination, ce qui a surement contribué à retarder l’apparition de ce virus sur le département. Mais les fortes chaleurs et la forte reprise de l’activité vectorielle laisse craindre une arrivée de la FCO 8 pour la fin de l’été. Il est encore temps de protéger vos troupeaux ovins et bovins en les vaccinant.
Les cheptels ovins peuvent être protégés en une seule injection avec du SYVAZUL, qui est de nouveau disponible et que l’on peut faire pendant la gestation.
Les autres vaccins, disponibles pour les ovins et les bovins, en deux injections, sont également très efficaces.
Prenez conseil rapidement auprès de votre vétérinaire.
La FCO sérotype 3 : une maladie qui arrive du nord et qui est à la frontière de la France
En septembre 2023, le sérotype 3 de FCO (FCO-3) a émergé aux Pays-Bas provocant la même situation sanitaire critique que celle observée avec la FCO-8 ou la maladie hémorragique épizootique (MHE) chez les bovins.
Jusqu’à cette semaine, la FCO-3 était présente aux Pays-Bas, Belgique, Angleterre et Allemagne en 2023, et s’était dangereusement rapprochée de notre frontière avec un cas à Chimay, commune belge frontalière.
Localisation des cas de foyers de FCO 3 en Europe détectés depuis septembre 2023 (source Plateforme ESA). En rouge foncé les cas des 4 dernières semaines (au 29/07/2024). Plusieurs milliers de cas ont été détectés aux Pays-Bas depuis septembre 2023 et plusieurs dizaines depuis début juin 2024.
Ce sérotype 3 rend malade de très nombreux animaux et engendre de la mortalité. Même si toute la mortalité ne peut pas être rattachée à la FCO-3, environ 8 à 10 % du cheptel ovin néerlandais est mort entre septembre et décembre 2023. D’importantes pertes de production laitière ont été également décrites.
L’apparition du cas à la frontière franco-belge a imposé au gouvernement français de créer une zone réglementée FC0-3, afin de limiter la propagation du virus sur notre territoire.
Une zone régulée d’un rayon de 150 km a été mise en place autour des foyers le 2 août 2024, avec des mesures de restrictions de mouvements d’animaux sensibles à la FCO (Bovins, Ovins, Caprins).
Les règles de circulation sont les suivantes :
- Vers le reste du territoire français : obligation d’un traitement de désinsectisation 2 semaines avant le mouvement + test PCR négatif.
- Vers les Pays de l’UE : mouvements suspendus sauf accord du pays de destination avec désinsectisation + PCR négatif.
Des discussions sont en cours pour ouvrir les marchés actuellement fermés.
Le mercredi 7 Août l’ANSES a confirmé la détection du premier cas de FCO 3 sur le territoire français, sur un cheptel Ovin de Marpent, dans le Nord de la France. La zone de régulation ne parait pas être modifiée pour autant, avec les informations que nous détenons à ce jour.
Un vaccin a été mis au point (ATU du 25 juillet 2024) et l’état français a commandé un stock de 4 millions de doses bovines et 600 000 doses ovines. D’après le dernier communiqué de presse du ministère de l’agriculture, la vaccination va pouvoir se déployer rapidement dans le nord de la France. Elle sera volontaire et gratuite (prise en charge par l’Etat) pour les éleveurs. Les commandes et gestion des stocks seront réalisées par le vétérinaire sanitaire. L’injection pourra être réalisée par les éleveurs eux même.
Les ovins bénéficient d’un vaccin en une seule injection (BLUVALTO 3), la protection étant acquise 3 semaines après l’injection.
Les bovins devront recevoir 2 injections espacées de 3 semaines (BLUEVAC 3), la protection étant acquise 3 semaines après la deuxième injection.
Le monde de l’élevage est de plus en plus impacté par ces maladies virales vectorielles. Le réchauffement climatique joue certainement un rôle, puisque les vecteurs de ces maladies n’étaient pas présents auparavant sous nos latitudes. Nous vous rappelons que pour lutter efficacement contre ces virus, vos animaux ont besoin d’être en bonne santé. Une bonne alimentation, une bonne complémentation en oligoéléments et en vitamines et une bonne vermifugation pourront aider votre bétail à se défendre, et votre troupeau à être moins impacté par la clinique liée à ces pathologies.